S’agirait-il là d’un effet ricochet du confinement, à l’image de ces individus ayant entrepris de recommencer à dessiner ? L’enfermement aurait-il poussé les foules à redécouvrir l’art de l’aquarelle ? Peut-être en partie, mais pas seulement. En vérité, la tendance est antérieure à la pandémie. Le grand responsable - en l’occurrence la grande responsable - de cet engouement se trouve être la décoration. Ni plus ni moins. Tout ce qu'il faut savoir sur cette mode qui infiltre nos intérieurs, c'est ici !
Qu'est-ce que l'aquarelle ?
L'aquarelle est une technique de peinture, dont le propre est d’être travaillée à l'eau. Originaire de Chine, où elle apparut certainement aux alentours du IIIe siècle, voire même de l'époque paléolithique (premier chapitre de la Préhistoire), la peinture aquarelle est appréciée pour ses jeux de transparence. Appliquée en couches légères, elle présente la particularité de sécher rapidement - en comparaison d’autres peintures, à l’image de la gouache. Pour cette raison, les supports sur lesquels elle est appliquée doivent observer une certaine épaisseur, sous peine de gondoler (ce serait le cas de feuilles de papier, dont le poids se situerait en dessous de 300 g). En outre, le grain du papier aquarelle - lisse ou épais - revêt lui aussi son importance en matière de rendu final. Réputée plus délicate que la peinture acrylique ou à l’huile, la peinture aquarelle nécessite une certaine maîtrise sur le plan pratique. Sans être sorti des beaux arts, il vous faudra ainsi pratiquer un peu, avant de pouvoir l’exploiter.
Les techniques de peinture à l'aquarelle
De façon générale, on considère qu’il en existe deux :
- la technique dite “sèche” (aussi parfois appelée le “mouillé à sec”. En d’autres termes, il s’agit de travailler avec un pinceau humidifié sur un support parfaitement sec) ;
- la technique dite “humide” (ou “humide sur humide”). Auquel cas, on humidifie au préalable le support. Après quoi, on le travaille avec un ustensile lui-même humide.
La seconde option est souvent privilégiée pour peindre de vastes étendues (un océan, par exemple), car la dispersion des couleurs permet de générer des effets de flou. De même, il existe deux méthodes propres à l’application de la matière sur le support :
- le lavis, qui se résume à un aplat plus ou moins dégradé ;
- le glacis, qui mise quant à lui sur la superposition de couches successives et permet d’apporter de la nuance, mais surtout de la profondeur aux tableaux.
Le choix des pinceaux, lui, dépend grandement des besoins qui sont les vôtres. Les variations sont surtout notables en matière d’épaisseur : si vous débutez seulement, orientez-vous vers un pinceau souple pour les aplats et un pinceau fin pour le travail des détails.
Attention : on considère généralement que l’usage d’un vernis est une erreur en matière d’aquarelle - contrairement aux autres peintures - car il altère ses nuances. Pour la protection de l'œuvre, on préfère un encadrement sous verre.
L’aquarelle : une tendance décoration mais pas seulement !
Oui, vous avez bien lu : les amateurs de peinture n’y sont pas pour grand-chose. En vérité, c’est le milieu de la décoration d’intérieur - jusqu’au design et à l’art contemporain - qui s’est épris de cet art bien connu. En cause ? Son allure “DIY” (“Do It Yourself” en anglais). Autrement dit, son côté artisanal, qui produit de jolis effets mouchetés sur les murs, les sols et la vaisselle. De même, la polyvalence de cette technique lui vaut d’être utilisée de moult façons. En outre, il s’agit d’une coquetterie très accessible sur le plan financier !
D’ailleurs, la décoration d’intérieur n’est pas la seule à avoir saisi la balle au bond : le digital s’en mêle désormais. Aussi verrez-vous vraisemblablement foisonner les logos, chartes graphiques et packagings aux accents d’aquarelle… Et pour cause : les logiciels informatiques eux-mêmes sont maintenant capables de reproduire les effets propres à cet art, quand ils ne les numérisent simplement pas. Exit la saturation et les couleurs qui détonnent : l’aquarelle se veut sobre, subtile et poétique.